jeudi 21 juillet 2011

PARANOIA et politique...

Curieux comme les affaires de mœurs qui touchent des Français s’enracinent désormais toujours à… new-York ! Après le procès que l’on sait, là-bas, un autre s’annonce, né en France, qui se transporte lentement mais sûrement au pied de la bien mal nommée désormais « Statue de la Liberté ». Même suspect, autre plaignante ! Des affaires qui arrangent bel et bien les caciques de l’équipe française au pouvoir à la veille d’une élection importante. A croire que…
Trouver ces conjonctions surprenantes relève de la « paranoïa collective » selon le brillantissime psycho-sociologue secrétaire général de l’UMP. Pourtant…
Certains veulent croire au hasard. D’autres savent que ce mot n’est utilisé que pour les phénomènes inexplicables ou inexpliqués. Attendons donc les explications ! Malgré le choix de l’obscurantisme fait, pour le court et le long terme par les responsables de la droite actuelle (ne ferme-t-on pas les écoles à tour de bras, et ne voit-on pas les journaux verrouillés pas les banquiers ses amis ?), nous pouvons espérer une éclaircie venue, peut-être, de la Justice, ou d’une crise majeure des médias (n’est-ce pas, Messieurs Murdoch et Cameron ?)
Ne nous méprenons pas ! Ne regardons pas ailleurs ! Car…
Sous cette puante actualité, c’est la KKKrise qui explose, l’échec monumental et tragique de ce libéralisme à l’anglo-saxonne dont quelques attardés voudraient nous faire croire qu’il est le mode de fonctionnement moderne du monde, notamment pour ce qui nous concerne, de la France et de l’Europe !
Les situations que nous offrent en ce moment nos (ir-)responsables politiques sont directement issues de ce concept issu des âges les plus reculés de l’Histoire : la loi du plus fort !
La loi du mâle dominant… la loi du plus important possédant… la loi du plus fieffé menteur… la loi du plus puissamment armé… la loi du patron de réseau le plus infiltré !
Or, dans ce monde « idéal » et « moderne », pour continuer à régner, on calomnie, on affame, on emprisonne, on interdit d’accès à la connaissance, on menace de tordre le cou au droit constitutionnel de grève, on exonère les riches pour assommer les pauvres, on ne soigne plus que celles et ceux qui peuvent payer, on achète un dangereux équilibre en accordant des primes au peuple comme autrefois le roi lui faisait lancer quelques pièces d’or par la lucarne de son carrosse gardé par dix rangs d’hommes armés jusqu’aux dents.
Dans ce monde « idéal » et « moderne », par la volonté d’une poignée de menteurs-manipulateurs-conditionneurs internationaux, nous sommes revenus à la jungle la plus féroce que des siècles de travail, de décisions des plus sages, de colères des plus impatients ou opprimés, avaient fini par… humaniser un peu !
Nous entrons dans une des périodes les plus noires de notre Histoire !
Par leur malhonnêteté, leurs crimes, leurs mensonges, leur mépris des humbles, les tenants des pouvoirs actuels sont désormais face à l’échec le plus terrible de toute l’histoire de l’humanité puisque, cette fois, à dimension planétaire ! Et ils veulent et voudront encore nous faire croire coûte que coûte que leur modèle est toujours le meilleur ! Par tous les moyens, y compris le sang (Irak, Afghanistan, Lybie, Côte d’Ivoire, Syrie…) et la famine provoquée (Sahel, corne de l’Afrique…) ils vont tenter de se maintenir dans leur paradis doré. Partout où ils le pourront, ils vont user sans nausée de tous les moyens, y compris ceux trouvés dans les caniveaux les plus puants, pour nous persuader qu’ils sont les meilleurs, les plus beaux, les seuls capables de nous mener à… leur bonheur !
Paranoïa ?
Qu’est donc allé dire le Président de Total au ministre de l’Industrie, voilà quelques heures, tandis que les prix flambaient à la pompe sans un centime d’impôt versé à l’Etat français ?
Pourquoi donner une prime aux médecins qui ne feront que l’effort d’être fidèles à leur serment d’Hippocrate (projet qui écœure les médecins sérieux) ?
Pourquoi confier (voire proposer) ses images intimes, quand on est Président de la République, à une revue très populaire, à neuf mois (une gestation !) de la prochaine élection ?
Pourquoi tellement négocier (paraît-il !) avec des banquiers qui, depuis le début de la KKKrise, engrangent plus de bénéfices que jamais ?
Pourquoi asservir la vie de tous les Etats du monde à l’avis de trois officines douteuses, les agences de notation, toutes anglo-saxonnes ?
Pourquoi les grandes entreprises françaises peuvent-elles en toute impunité internationale, faire travailler des esclaves dans des pays gagnés à l’ultralibéralisme si cher à nos dirigeants occidentaux ?
Pourquoi tous ces dirigeants si prudes et vertueux passaient-ils leurs vacances au frais de dictateurs méditerranéens qu’ils disent combattre aujourd’hui ? Etait-ce cela, l’ « Union de la Méditerranée ? »
Pourquoi, dès qu’un opposant politique, chez nous, est en passe d’être choisi par le peuple pour tenter de mener une autre stratégie, humaine et respectueuse, de développement économique, social, culturel, lui flanque-t-on des tartes de merde au visage en espérant qu’il puera davantage que ceux qui les lui ont lancées ?
Pour l’un, candidat rose, c’est la tentative de lui coller aux basques une affaire de mœurs, pour l’autre, candidate verte, c’est un doute quant à sa vraie nationalité !
Encore un effort, Messieurs les brillants psycho-sociologues-aboyeurs français du système international en déroute, après le renvoi vers la Norvège d’une candidate gênante, vous finirez par tenter de persuader les électrices et électeurs que vos possibles autres compétents concurrents sont tous des… Hollandais !
Paranoïa ?
Simple exigence de respect démocratique pour tous les citoyens, tous les êtres, quels qu’ils soient !
Paranoïa ?
Le plus malade des deux n’est pas toujours celui qu’on désigne !
Salut et Fraternité.

Image Marianne de la mairie de Igney (Vosges) Photo Christophe Voegelé

jeudi 14 juillet 2011

Agences de notation... misère !

S’appellent-elles Dupont, Hermann, ou Baldini ? Non ! Elles s’appellent Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch ! Elles… les agences de notation qui font trembler les Etats !
Sont-elles européennes, chinoises, africaines, ou sud-américaines ? Non ! Elles sont états-uniennes ! Sont-elles des institutions publiques en charge de la surveillance des équilibres financiers nationaux et internationaux (à l’image, en France, de la Cour des Comptes tellement assassinée en ce moment par le pouvoir actuel au prétexte que, parce qu’elle aurait sévèrement jugé sa gestion -ce qu’elle avait déjà fait sous l’autorité de Philippe Séguin- elle est partisane !) ? Non ! Elles sont des entreprises privées grassement payées par leurs clients pour faire la pluie (presque toujours) et le beau temps (presque jamais) dans notre (leur) monde ultra-libéral en pleine décomposition.
La pluie ? C’est le doute injecté sur la planète des requins d’eau sale de la finance qui leur permet de faire monter ou baisser les taux d’intérêt, d’inciter les banques à prêter de l’argent aux Etats qui en ont besoin, ou de le leur refuser. Par ce moyen du doute institutionnel qu’elles créent en permanence, elles se sont autoproclamées « juge suprême de l’état de santé des Etats de la planète ». Par la violence financière, elles ont pris le pouvoir… de vie ou de mort sur… ces Etats ! Le bonheur des peuples est désormais soumis à… leur bon plaisir !
La Grèce, désormais contrainte de se vendre au plus offrant, est l’une des plus spectaculaires victimes de ces officines nauséabondes. Le port du Pirée n’est-il pas devenu propriété chinoise ? Comme le Portugal, l’Espagne, bientôt l’Italie contraintes de vendre les bijoux de famille pour se refaire un peu d’argent frais vite englouti par ceux-là même qui ont déclenché le vent de panique. Comme la France qui, déjà, liquide ses grands services publics à quelques milliardaires amis (énergie, éducation, transports…), voire ses monuments. Ne vient-on pas d’apprendre que le prestigieux siège de l’ancien ministère de la Marine, place de la Concorde, est en passe de devenir… une maison de rapport ?
Ces agences de notation se paient sur les bêtes qu’elles jugent ! Plus elles les font trembler, plus elles les rendent dépendantes, plus elles leur deviennent indispensables, plus elles se font payer cher, plus elles deviennent riches ! Elles sont l’exemple terrible du parasite qui prospère sur le vivant qu’il épuise jusqu’à le faire mourir, avant de mourir lui-même, faute de nourriture ! Elles mourront, trop tard hélas, pas de honte, mais de faim, après avoir tué les peuples du monde par… la faim.
Or, elles sont de là-bas, de ce pays « Etats-Unis d’Amérique », temple mondial du libéralisme-loi de la jungle, de ce pays grand manipulateur international qui a fait du mensonge son outil premier (souvenons-nous des « armes de destruction massive de Saddam Hussein » !) pour asseoir sa domination sur le monde. Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch sont de ce pays en faillite !
Observons un instant…
Notent-elles les Etats-Unis, ces agences de notation si sévères avec les pays d’Europe (dont elles font la politique puisque ce sont leurs milliardaires qui, directement ou indirectement, arrosent les campagnes électorales de nombre de nos candidats, leurs partisans dans le monde) ? Disent-elles, à l’aide d’un CCC que ces Etats-Unis sont en faillite ? Révèlent-elles au monde que ces Etats-Unis d’Amérique sont en état de… cessation de paiement ? Evidemment non ! Telle est, pourtant, la réalité ! Leur stratégie : ruiner davantage encore les autres pays pour masquer leur propre ruine, pour faire en sorte qu’un pauvre continue à régner sur… plus pauvres que lui ! Pour que Washington, Chicago et New York gardent le pouvoir planétaire, à n’importe quel prix ! Et elles le font avec la complicité des politiques du monde, leurs alliés, favorables à ce qu’ils ont hypocritement nommé « le néo libéralisme », qui ne voient de survie à leurs prébendes que dans la poursuite de la stratégie actuelle. La fuite en avant, les « après moi le déjuge ! » sont à l’œuvre.
On est en droit de se demander pourquoi l’Union Européenne ne se crée pas sa propre agence de notation, institutionelle et fédérale, capable de porter un regard compétent sur la vie de ses Etats d’abord, sur celle des autres Etats, ensuite, dont -et surtout- sur les Etats-Unis. On peut se demander pourquoi la Commission Européenne évite de se proposer un tel projet, pourquoi le Parlement de Strasbourg (qui vient d’augmenter les indemnités pourtant déjà somptuaires de ses misérables députés et salariés) ne met pas cette question à son ordre du jour ! Ne serait-ce pas... parce que tous, élus ou fonctionnaires, sont le fruit de cette perversion internationale, les premiers défenseurs -parce que ses premiers bénéficiaires- de l’ultralibéralisme à l’anglo-saxonne qui met à genoux les peuples pour mieux servir quelques riches !
Qui peut me dire, par exemple, où l’entreprise Total paie ses impôts ?
Qui peut me dire aussi de quel droit, en vertu de quel choix démocratique, de quel pouvoir -divin ?-, quelques individus avides d’or et d’argent, se croient autorisés à faire cette pluie (toujours !) et ce beau temps (jamais !) dans le monde, à en gérer… la misère ?
Les peuples de tous les continents n’en peuvent plus d’être saignés.
Leur réveil sera douloureux pour… les saigneurs !
En ce jour commémoratif de la prise de la Bastille :
Paix et prospérité dans le respect et l'Egalité, à toutes et à tous !
Salut et Fraternité.

dimanche 10 juillet 2011

C'est dans le Nord... qu'est né Pierre DIDIER, peintre.

Vient de sortir, pour le vernissage de sa magnifique exposition présentée au Musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges, du 9 juillet au 18 septembre 2011, ma biographie du peintre Pierre Didier : "C’est dans le Nord, ce pays où le cœur l’emporte toujours sur la tête, qu’est né Pierre Didier. Au hasard d’une étape de travail de son père." (Editions Rhinocéros - Strasbourg)

Artiste discret, travailleur infatigable, homme de coeur et de vision, Pierre Didier vit en ermite dans sa maison de verre et de béton au flanc d'une montagne de Saint-Dié-des-Vosges, loin des falbalas et des bulles pétillantes, au coeur même de l'être.

Entre figuratif et abstraction, sans cesse, il recrée la matière, redécouvre l'objet, réinvente le réel pour enrichir notre horizon !
Voici les premières pages de cette biographie :

C’est dans le Nord, ce pays où le cœur l’emporte toujours sur la tête, qu’est né Pierre Didier. Au hasard d’une étape de travail de son père.
Du côté maternel, il est issu d’une famille de scieurs de long du fameux Val d’Ajol, aux confins de Lorraine et de Franche Comté. Quant à ses racines mâles, elles sont ancrées dans la terre de la Vôge, pays de Xertigny, un monde de laboureurs.
Parce qu’ils voulaient s’ouvrir au monde, ses grands parents avaient migré vers la vallée de la moyenne Moselle. Dogneville ! Lieu d’atterrissage idéal, en bordure de piste d’un tout jeune aérodrome ou pétaradaient les Farman, Blériot et autres machines volantes à peine identifiées qui attiraient des foules de curieux. Flairant la bonne affaire, ils avaient ouvert le Café de l’Aviation ! À leur table, les merveilleux fous volants casqués de cuir parfumés à l’huile de ricin, les rêveurs de l’air et des nuages, les futurs as de la Grande Guerre, pilotes intrépides et grands séducteurs : René Fonck, qui cumulera bientôt cent vingt-sept victoires sur des aéroplanes venus d’outre-Rhin, Georges Madon, ses cent cinq combats victorieux, Georges Guynemer qui enverra bientôt au tapis quatre-vingt-neuf Prussiens !
Heureux, les grands-parents dans ce bistro du grand air ! Tellement que leur vint bien vite un bel enfant, le petit Louis qui, passé le temps des études, deviendra saute-ruisseau pour une banque, un métier au contact d’indigestes grippe-sous qui useront sa jeunesse à l’insupportable ! Il prendra très vite la poudre d’escampette, se fera engager par la Compagnie des Chemins de fer Français, s’occupera de trains, jusqu’au jour où il endossera l’uniforme de Poilu généreusement offert par un État sûr de lui, convaincu que la guerre sera très courte et victorieuse. Sur le quai, sa voix se mêlera à celles des autres recrues persuadées que la reconquête de l’Alsace et de la Lorraine se fera sans douleurs. Entre deux couplets de La Marseillaise, on l’entendra hurler « On les aura ! On sera revenus pour Noël ! On les aura ! On les… ».
Sans douleurs !
Louis rentrera du front définitivement déchiré, meurtri, traumatisé au point d’en perdre le sommeil et le goût de la vie.
Heureusement, il connaissait Delphine ! Heureusement, il retrouva par raccroc son ancien commandant des tranchées. « Je t’aime… », lui dit l’une ! « Que faites-vous, maintenant ? », questionna l’autre. « Je t’aime aussi », répondit-il à l’une. « Rien ! », avoua-t-il à l’autre qui se souvenait de lui comme d’un bon soldat, fidèle, courageux, entreprenant. « Alors, si vous voulez, je vous engage, conclut l’ancien officier. Je suis propriétaire d’une usine dans le Nord, une briqueterie. Je cherche un directeur. Vous… peut-être ! ».
Mariage, malles, voyage en… train, installation à Proville-lès-Cambrai. Le poste plaira beaucoup à Louis. Il s’y donnera à fond, comme il se donnera tout entier aussi à sa famille. Des enfants naîtront bientôt : Marguerite sera la plus pressée, « Margot » la grande sœur, puis Pierre, le petit Pierre, Pierrot…
Pierre DIDIER !
Né là, à Proville-lès-Cambrai, le 1er mai 1929, jour de la fête du travail et de la conscience citoyenne, à deux pas trois enjambées d’un lieu de vieille paix royale, Le Cateau-Cambrésis, ville natale d’un beau peintre réformateur de la vision contemporaine : Henri Matisse.
Hasard ?
Prédestination !


Image : Pierre Didier à son chevalet (2006) photo copy Gilles Laporte

vendredi 8 juillet 2011

Un poète est mort... MEILLANT

Ecrivain français né à Chateaumeillant (Cher) le 4 avril 1924 est mort le 07 Juillet 2011 à Cosne-sur-Loire.
Il a fondé en 1958 la Société Poétique de France, devenue en 1960 la Société des Poètes et Artistes de France (SPAF), ainsi que la revue Art et Poésie dans laquelle il a publié, aux côtés de débutants, les plus grands noms de la littérature.
Son œuvre abondante comprend une vingtaine de recueils de poèmes, dont l'essentiel est réuni sous le titre collectif L'Aventure humaine, des romans policiers et des pièces de théâtre. Il a signé également un film pour la télévision, réalisé par Max Leclerc : « L'Homme aux cheveux gris », interprété par Fernand Sardou et Pauline Carton. Ses vers ont été traduits en plusieurs langues et interprétés par de grands comédiens de la Comédie Française comme Jean Davy, Françoise Kanel ou Jacques Toja.
Grand Prix du Roman Policier en 1974, et grand Prix de Poésie du Président de la République en 1984, Henri Meillant était Sociétaire de la Société des Gens de Lettres de France, membre honoraire de plusieurs Académies en France et à l’étranger, Officier de l’Ordre national du Mérite à titre littéraire.
En 2010, il a publié son dernier recueil de poèmes " Dits et Non-dits de l'Amour " (Editions Regards).

POÈME POUR UNE GOUTTE DE ROSÉE

Larme de végétal pleurant l'humanité
Ou bien carat perdu sur le duvet de l'herbe
Par quelque fée errante et dénouant, superbe,
Sa traîne de soleil rose d'humidité ?
Le velours des épis par les matins d'été
Encor gorgé de nuit dans l'étau de la gerbe
Offre à ses mille grains mille autres grains imberbes
Tous y mirant le miel de leur maturité.
Une fourmi s'enivre à cette transparence,
Un pistil emperlé, havre de leur errance,
Fait hésiter l'abeille et fuir le papillon,
Déroutés un instant de liquide arc-en-ciel,
Miroir que Dieu sans doute accroche au médaillon
Pour mettre au ras du sol l'immensité du ciel.
Les Contes de la Terre


La mort ne surprend point le sage... La Fontaine La Mort et le mourant.

Sénat... Prime de Larcher... Montesquieu

Le président du Sénat, l'UMP Gérard Larcher, ministre du Travail retraité, avait proposé une prime exceptionnelle de 3 500 euros à ses sénateurs compagnons de repos qui, comme chacun sait, vivent aux confins de la plus noire misère. Alerté par ses conseillers veilleurs de nuit que de dangereux rebelles jaloux contestaient la légitimité (morale) d'un tel cadeau, il vient de renoncer. Mais... nul doute qu'il trouvera le moyen de distribuer sa cagnote sous une autre forme, moins visible (campagne électorale ouverte depuis 2007 oblige !).


Puisqu'il sera bientôt en vacances, le Président du Sénat aura peut-être le temps de lire ce texte vieux de près de trois siècles, que j'offre à son intense méditation (les sénatrices et teurs ne sont pas interdits de lecture, ni de méditation. Ne partant pas en vacances, je me tiens citoyennement à leur disposition pour l'explication de texte, si nécessaire. Je crois en être capable, puisque, à la différence de nombre d'invividus de la caste dominante nourrie de jésuitisme et fascinée par la montre Rolex, j'ai encore eu la chance de fréquenter une vraie école de la République. C'était... voilà bien longtemps !) :


MONTESQUIEU
De l’esprit des lois.
Du luxe
Le luxe est toujours en proposition avec l’inégalité des fortunes. Si, dans un État, les richesses sont également partagée, il n’y aura point de luxe ; car il n’est fondé que sur les commodités qu’on se donne par le travail des autres.
Pour que les richesses restent également partagées, il faut que la loi ne donne à chacun que le nécessaire physique. Si l’on a au-delà, les uns dépenseront, les autres acquerront, et l’inégalité s’établira
(Livre VII chapitre 1)
.
Je viens de dire que, dans les républiques, où les richesses sont également partagées, il ne peut point y avoir de luxe : et, comme on a vu au livre cinquième que cette égalité de distribution faisait l’excellence d’une république, il suit que, moins il y a de luxe dans une république, plus elle est parfaite
(…) À mesure que le luxe s’établit dans une république, l’esprit se tourne vers l’intérêt particulier. À des gens à qui il ne faut rien que le nécessaire, il ne reste à désirer que la gloire de la patrie et la sienne propre. Mais une âme corrompue par le luxe a bien d’autres désirs ; bientôt elle devient ennemie des lois qui la gênent. Le luxe que la garnison de Rhège commença à connaître, fit qu’elle en égorgea les habitants (…) Les républiques finissent pas le luxe : les monarchies par la pauvreté (Livre VII chapitre 2).

Méditons. Salut et Fraternité !

Image : portrait de Montesquieu.

mardi 5 juillet 2011

Otto de Habsbourg-Lorraine

Son Altesse l'archiduc

Otto de Habsbourg-Lorraine

est mort...








L'archiduc Otto était un grand humaniste, un homme politique visionnaire pour l'Europe, un Lorrain fidèle à ses origines, tant de racines terriennes que de valeurs, un homme d'une grande simplicité animé par un esprit de justice et de respect de l'autre exemplaire... un honnête homme !
Il est mort. Mais son oeuvre est là : une trentaine de livres qui sont une véritable source de vie pour demain. A lire et faire lire avant la ruine de la lecture consécutive à la ruine de l'école provoquée volontairement par les gouvernants actuels à la solde des spéculateurs internationaux.
J'ai eu le bonheur et l'honneur de bien le connaître. Nous avons eu de nombreux échanges en tête à tête. Son esprit rebelle a rencontré le mien, de Lorrain. Il l'alimente désormais. Ne me rappelait-il pas de temps en temps cette anecdote :
Un jour de 1905-07, son arrière grand oncle, l'empereur d'Autriche et roi de Hongrie François-Joseph recevait un journaliste. Ce journaliste lui demande : "Un empereur est-il encore utile, de nos jours ?" Il répondit :"Bien sûr ! Pour protéger son peuple contre son gouvernement !"
A méditer !

vendredi 1 juillet 2011

Nabucco... Verdi... Muti et... les esclaves !

Silvio Berlusconi renversé par Giuseppe Verdi

http://www.youtube.com/embed/G_gmtO6JnRs

"Le 12 mars dernier, Silvio Berlusconi a dû faire face à la réalité.
L’Italie fêtait le 150ème anniversaire de sa création et à cette occasion fut donnée, à l’opéra de Rome, une représentation de l’opéra le plus symbolique de cette unification : Nabucco de Giuseppe Verdi, dirigé par Riccardo Muti.
Nabucco de Verdi est une œuvre autant musicale que politique : elle évoque l'épisode de l'esclavage des juifs à Babylone, et le fameux chant « Va pensiero » est celui du Chœur des esclaves opprimés. En Italie, ce chant est le symbole de la quête de liberté du peuple, qui dans les années 1840 - époque où l'opéra fut écrit - était opprimé par l'empire des Habsbourg, et qui se battit jusqu'à la création de l’Italie unifiée.
Avant la représentation, Gianni Alemanno, le maire de Rome, est monté sur scène pour prononcer un discours dénonçant les coupes dans le budget de la culture du gouvernement. Et ce, alors qu’Alemanno est un membre du parti au pouvoir et un ancien ministre de Berlusconi.
Cette intervention politique, dans un moment culturel des plus symboliques pour l’Italie, allait produire un effet inattendu, d’autant plus que Sylvio Berlusconi en personne assistait à la représentation…
Repris par le Times, Riccardo Muti, le chef d'orchestre, raconte ce qui fut une véritable soirée de révolution : « Au tout début, il y a eu une grande ovation dans le public. Puis nous avons commencé l’opéra. Il se déroula très bien, mais lorsque nous en sommes arrivés au fameux chant Va Pensiero, j’ai immédiatement senti que l’atmosphère devenait tendue dans le public. Il y a des choses que vous ne pouvez pas décrire, mais que vous sentez. Auparavant, c’est le silence du public qui régnait. Mais au moment où les gens ont réalisé que le Va Pensiero allait démarrer, le silence s’est rempli d’une véritable ferveur. On pouvait sentir la réaction viscérale du public à la lamentation des esclaves qui chantent : « Oh ma patrie, si belle et perdue ! ».
Alors que le Chœur arrivait à sa fin, dans le public certains s’écriaient déjà : « Bis ! » Le public commençait à crier « Vive l’Italie ! » et « Vive Verdi ! » Des gens du poulailler (places tout en haut de l’opéra) commencèrent à jeter des papiers remplis de messages patriotiques – certains demandant « Muti, sénateur à vie ».
Bien qu’il l’eut déjà fait une seule fois à La Scala de Milan en 1986, Muti hésita à accorder le « bis » pour le Va pensiero. Pour lui, un opéra doit aller du début à la fin. « Je ne voulais pas faire simplement jouer un bis. Il fallait qu’il y ait une intention particulière. », raconte-t-il.
Mais le public avait déjà réveillé son sentiment patriotique. Dans un geste théâtral, le chef d’orchestre s’est alors retourné sur son podium, faisant face à la fois au public et à M. Berlusconi, et voilà ce qui s'est produit :
[Après que les appels pour un "bis" du "Va Pensiero" se soient tus, on entend dans le public : "Longue vie à l'Italie !"]
Le chef d'orchestre Riccardo Muti : Oui, je suis d'accord avec ça, "Longue vie à l'Italie" mais...

[applaudissements]

Muti : Je n'ai plus 30 ans et j'ai vécu ma vie, mais en tant qu'Italien qui a beaucoup parcouru le monde, j'ai honte de ce qui se passe dans mon pays. Donc j'acquiesce à votre demande de bis pour le "Va Pensiero" à nouveau. Ce n'est pas seulement pour la joie patriotique que je ressens, mais parce que ce soir, alors que je dirigeais le Choeur qui chantait "O mon pays, beau et perdu", j'ai pensé que si nous continuons ainsi, nous allons tuer la culture sur laquelle l'histoire de l'Italie est bâtie. Auquel cas, nous, notre patrie, serait vraiment "belle et perdue".
[Applaudissements à tout rompre, y compris des artistes sur scène]
Muti : Depuis que règne par ici un "climat italien", moi, Muti, je me suis tu depuis de trop longues années. Je voudrais maintenant... nous devrions donner du sens à ce chant ; comme nous sommes dans notre Maison, le théatre de la capitale, et avec un Choeur qui a chanté magnifiquement, et qui est accompagné magnifiquement, si vous le voulez bien, je vous propose de vous joindre à nous pour chanter tous ensemble.
C’est alors qu’il invita le public à chanter avec le Chœur des esclaves. « J’ai vu des groupes de gens se lever. Tout l’opéra de Rome s’est levé. Et le Chœur s’est lui aussi levé. Ce fut un moment magique dans l’opéra. »
« Ce soir-là fut non seulement une représentation du Nabucco, mais également une déclaration du théâtre de la capitale à l’attention des politiciens. »



La source de ce commentaire et la traduction de l'allocution de R. MUTI sont inconnues. Merci de me les indiquer si vous les connaissez. Je les publierai aussitôt.