lundi 26 mai 2014
Voltaire et... l'Europe !
« C’est un
séisme ! » dit l’un(e).
« C’est un avertissement ! » rétorque l’autre.
« C’est un désaveu de l’Europe ! » conclut le(a) troisième…
« Séisme » annoncé par
des secousses sismiques que tous ont voulu ignorer ! Jérémiades, menaces,
rejet des responsabilités sur les autres, cataplasmes sur des jambes de bois
n’ont pas suffi à conjurer le mauvais sort qui s’acharne sur notre pays depuis
maintenant quelques dizaines d’années.
« Avertissement »…
certes, mais de quelle catastrophe à venir ? De celle qui vient de nous
frapper hier ? La ruine de la
France était pourtant déjà écrite dans les résultats
économiques et sociaux des mois et des années passés. Un avertissement ne peut
concerner que ce qui va advenir, pas de ce qui est déjà ! Car nous sommes
déjà, depuis longtemps, en état de catastrophe peu naturelle !
« Désaveu »… Sur ce
constat qu’ils prennent pour une analyse, ils sont tous d’accord, s’empressant
aussitôt d’ajouter « de l’Europe ! » afin de ne pas s’obliger à
regarder en face la vraie nature de ce désaveu, comme si tout le mal français
venait d’ailleurs, de Bruxelles, de Strasbourg…
Mais est-ce le binôme
Bruxelles/Strasbourg qui a transformé la République française en monarchie, qui a mis au
pouvoir absolu une école, voire une promotion de cette école, la bien mal
nommée « Voltaire »… qui a donné tous les pouvoirs à la haute
administration, aux cabinets, ces lieux d’aisance de certains personnels d’Etat… qui a
placé à la tête des grandes entreprises ou des ministères des clones d’un type
unique qui, génétiquement, produisent toujours les mêmes résultats… qui
privatisent les hôpitaux, les écoles, qui séparent SNCF et RFF capables
désormais de construire ensemble des trains trop larges pour entrer en gare ou
se croiser en rase campagne… qui rendent le MEDEF sourd à ses propres
recommandations de modération salariale patronale… qui ont permis que le prix
de la baguette de pain soit multiplié par six en dix ans… qui ont obligé les
parlementaires français et leurs collaborateurs à se désolidariser de l’effort national
en faveur de la réduction de la dette ? Ce ne sont pas Bruxelles et
Strasbourg qui ont, semble-t-il, transmuté un piètre président de parti
politique en secrétaire d’Etat aux Affaires… européennes, obligé les dirigeants
d’un autre parti à tripoter ses comptes alimentés pour partie par des fonds
publics, conduit un ministre en poste à mentir à la représentation nationale à
propos de finances personnelles planquées à l’étranger ! Bruxelles et
Strasbourg ne sont pas à l’origine des régimes spéciaux de retraite, du
brouillard médicamenteux entretenu autour de certains labo pharmaceutiques,
des largesses d’une justice « indépendante » qui trouve toujours des
circonstances atténuantes aux puissants (exténuantes aux humbles), ni des coups
de massue fiscale assénés à la classe dite « moyenne » pour compenser
les largesses offertes à la « France d’en haut » qui, sans elles,
pourrait avoir envie d’exiler ses lingots !
Bruxelles et Strasbourg…
« Il ne faut pas faire de ce
scrutin européen un scrutin aux enjeux nationaux ! » brament-ils tous
d’une seule et même voix. Bien sûr, ne pas se regarder dans le miroir tendu par
le peuple leur permet de n’avoir pas à se remettre en question, de s'estimer
toujours les plus beaux, les plus dévoués à la cause commune, les plus
(seuls ?) efficaces.
Pourtant, ce que leur disent de
manière encore pacifique les classes qu’ils ont pudiquement baptisées
« défavorisées », les citoyens qui croient encore que les valeurs
républicaines sont les plus respectables et que la devise Liberté-Egalité-Fraternité
devrait toujours être la référence, c’est qu’ils en ont marre de cette
gouvernance par de prétendues élites qui se reproduisent entre elles depuis
trop longtemps, singeant la vieille aristocratie dont elles apprécient
secrètement les privilèges. Marre de l’énarchie ! Marre de la mainmise sur
le pays d’une caste dont les membres n’ont jamais mis les pieds sur un champ
labouré mais qui, de leurs palais parisiens, décident de l’orientation et de la
profondeur à donner au sillon, jamais mis les pieds dans une usine mais qui
décident des conditions de travail des ouvriers, de l’avenir des industriels et
des artisans, jamais compté leurs derniers sous en redoutant la fin de mois
mais prétendent gérer l’économie des familles ! Marre de ces décisions qui
les concernent prises chaque jour par-dessus leur tête, et du constat sans
cesse renouvelé qu’ils n’ont pas été entendus, moins encore compris, qu’ils ne
le seront jamais ! Marre des manipulations qui visent à leur faire croire
que notre régime est toujours démocratique alors qu’il est devenu depuis
longtemps oligarchique.
L’abstention des Français à ces
élections européennes, et les résultats qu’ils ont voulu leur donner, sont
assourdissants pour qui n’est pas déjà sourd : nos concitoyens veulent que
le peuple recouvre le pouvoir qui lui a été confisqué, que les richesses
produites par lui soient justement partagées, que chacun, où qu’il soit, quoi
qu’il fasse, participe à l’effort commun de redressement national, que tous
soient respectés par tous dans un pays redevenu… respectable, que l’Europe
évolue vers une véritable union fraternelle des peuples plutôt qu’un marché
soumis à la dictature d’équipes de gouvernants elles-mêmes soumises à la
dictature des financiers !
Le peuple veut un projet pour la France et pour l’Europe.
Mais, les tenants des pouvoirs ne
lui opposent que mépris et… rejets.
Alors, à son tour, il
rejette !
Et l’Europe,
cette toujours belle perspective, rêvée par Victor Hugo dès 1849, désirée par
tous les peuples tournés vers l’avenir, massacrée par quelques castes et
manipulateurs d’un autre temps, en est la victime !
Reviens,
Voltaire, invite-les à respecter ton nom… ils sont devenus fous !
Salut et Fraternité.
jeudi 15 mai 2014
Page de La Semaine - Metz
Aurélia Salinas, journaliste à La Semaine(Metz), m'a interrogé sur ma passion de l'écriture durant le salon du livre Littérature et Journalisme, voilà quelques jours. Ses questions étaient tellement bien posées, que mes réponses les ont largement débordées. Je la remercie, du fond du coeur. Quel plaisir d'échanger avec Aurélia... pour vous ! Voici le fruit de notre entretien :
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