dimanche 15 novembre 2015

Violence


La violence engendre la violence.
Toujours !
Lente progression de la folie qui ne s’arrête que faute de combattants.
L’Histoire nous le révèle, mais nous ne savons plus la lire parce que les tenants des pouvoirs économique et financier, accessoirement politique -leur vassal-, nous écartent désormais de l’apprentissage de la lecture jugée par eux trop subversive.
Or l’ignorance et l’inculture livrent l’homme à ses passions et pulsions les plus primitives de même nature que celles qui arment les bandits du commerce international, à des croyances qu’il prétend d’ordre divin, en réalité profanes et criminelles.
La conception archaïque de la société humaine selon laquelle quelques uns, très rares, ont reçu mission de dominer tous les autres, leur imposer leurs dogmes de production et consommation, leur infliger leur loi unique et universelle, a produit la terrifiante situation dans laquelle se trouve notre monde aujourd’hui.
La violence engendre la violence.
Toujours !
La destruction de nos sources de vie (pourrir les eaux, tuer les abeilles, empoisonner la terre, infecter l’air, ruiner les forêts…) se prolonge mécaniquement de la destruction de la vie elle-même, à coup de pesticides cancérigènes, de gaz létaux ou de rafales de kalachnikov.
Quel que soit son mode d’expression, la violence est partout de même origine, de même nature, et produit partout les mêmes effets.
Lutter contre le terrorisme armé d’où qu’il vienne (d’un Etat, de réseaux de trafiquants ou de factions sectaires dites « intégristes ») suppose de lutter avec la même détermination et la même vigueur contre tous les terrorismes, y compris celui qui hante les coulisses des institutions officielles en col blanc et cravate.
Ne nous y trompons pas : ces terrorismes s’alimentent les uns les autres.
La tragédie que nous vivons aujourd’hui, les morts que nos pleurons, les blessés que les médecins tentent de retenir sur la rive des vivants, l’insupportable détresse de leurs familles, sont l’horrible conséquence d’un laxisme collectif qui, par paresse ou manipulation politicienne, nous a fait perdre de vue les valeurs essentielles qui devraient être le socle d'une société fraternelle, nous fait ignorer les repères seuls capables de nourrir le respect de chacun par tous et de tous par chacun.
Cette tragédie est le fruit de la société de consommation qui nous emprisonne et nous asservit chaque jour davantage, certes. Elle est surtout la conséquence de la société de compétition universelle dite « libérale » dans laquelle chacun devient le concurrent de l’autre, son rival, son ennemi à terrasser, voire à abattre, qu’il soit chauffeur de taxi mis en péril par un automobiliste sans licence, inspecteur du permis de conduire menacé par un postier, ou adepte d’une quelconque religion persuadé de détenir seul toute la Vérité.
Sous prétexte de modernisation sociale, amolli par les coups de boutoir anglo-saxons, notre Occident s’est soumis avec complaisance à la loi la plus inique dont des siècles de lente -souvent douloureuse- progression humaniste avaient atténué les effets : la loi de la jungle !
Il en paie maintenant le prix.
Seule une conscience citoyenne authentiquement enracinée dans notre devise républicaine, nourrie d’un amour inconditionnel de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, pourra nous sauver.
Il est encore temps de ressusciter la République.
Mais, souvenons-nous que : 
La violence engendre la violence.
Toujours !
Salut et Fraternité.